Si certains dirigeants ont sauté le pas et cultivent joyeusement leur "personal branding", d'autres rechignent encore à s'exposer et résistent au chant des sirènes du web 2.0.
Les causes ? De multiples sources d'inquiétude : temps des salariés passé sur le web, risque élevé d'intelligence économique, fuite du clic (diffusion simple, rapide et parfois massive d'informations confidentielles), diffusion de contenus malveillants, etc. Pour autant en interne et pour le seul usage des collaborateurs, les réseaux sociaux d'entreprise (RSE) semblent être un catalyseur de valeur (si l’enjeu consistant à situer le salarié au cœur de la stratégie est respecté). Aujourd'hui, il ne semble plus possible d'envisager une performance économique à long terme, sans prendre en compte la performance sociale, et les stratégies d'entreprise évoluent pour s'adapter à cette nouvelle donne. D'abord pour se prémunir, en offrant une alternative d'usage dans leur enceinte même. Ensuite, pour saisir une opportunité de transformation : recrutement, intégration de la génération Y, motivation des collaborateurs et émergence d’une intelligence collective à travers la coproduction et notamment le conversationnel. La valeur ajoutée des réseaux sociaux sera dès le recrutement, d’offrir aux salariés des espaces d’expression libérée, de collaboration et de partage, dans lesquels ils sauront tirer le meilleur de leur propre identité. Reste que sous couvert de nouveauté, nous voyons refleurir des termes déjà en vogue dans les années 80 à l'époque du management participatif. " Contribution ", " valorisation ", " collaboratif ".
La technologie a évolué mais la représentation des formes de travail elle, ne semble pas avoir changé. Et certains diront que ce n’est pas l'outil qui crée le lien. Si l'entreprise possède une culture collective, des habitudes et des pratiques qui vont dans le sens de l'échange et du travail commun, le réseau social peut venir renforcer cette trame. S'il est appliqué dans un contexte de méfiance, de désorganisation, de lien brisé et vécu comme une injonction, il ne pourra rien régler du tout. Et le miracle n'a pas lieu.
Maud Massot-Pellet